Le Vercors, terre de liberté et bastion de maquisards, sera leur champ d'action. Outre renforcer la résistance locale, ces OGs auront aussi pour mission de mener des activités de guérilla et de sabotage afin harasser l'ennemi.
Venant tout droit d'Algérie, "Justine" touche la DZ "Taille Crayon", près de Vassieux-en-Vercors, dans la nuit du 28 au 29 août 1944 vers 01h00 du matin.
Le parachutage ayant été bien effectué et la DZ bien organisée par le Maquis, le groupe, au complet, sous le commandement des first lieutenants Vernon G. Hoppers et Chester L. meyers, se déploie sans problème.
Outre des armes, grenades et ravitaillements divers, ils ont avec eux quelques mortiers, ces armes qui font tellement défaut sur ce plateau.
Le lendemain, la section rencontre le commandant en chef de la place, le Colonel Hervieux. La forteresse du Vercors étant tenue par 5000 maquisards, la tâche première des OGs sera de former le plus d'hommes au maniement des diverses armes britanniques et américaines.
Entrainement au maniement du bazooka. La consigne de ne pas tirer sur des hommes était donnée tellement les munitions pouvaient être rares. Pour se cacher des retours de flammes, les résistants utilisaient des tissus trempés d'eau voir même d'urine..
Après deux journées d'instructions, la section effectua sa première embuscade avec 18 maquisards. Une position fut alors tenue sur la nationale 75, à 5km de Lalley. Sous la surveillance des brens des résistants, le dispositif est classique : deux bazookas placés de par et d'autre de la route couverts par deux fusils mitrailleurs BAR.
Le bilan est éloquent : 3 blindés détruits ainsi que 18 soldats allemands tués.
Photo souvenir de Joseph la Picirella en compagnie des lieutenant Meyers et Hoppers
Le 7 juillet, une nouvelle embuscade fut menée de la même façon à Lus-la-croix-Haute. Tout ne se passa pas aussi bien que les jours précédents, en effet, l'ennemi réussi à installer plusieurs positions mortiers et MGs. Le lieutenant Hoppers donne alors l'ordre du retrait.
Malgré deux maquisards tués, 3 camions et un bus allemands furent détruits ainsi 60 tués et 25 hors de combat.
Quelques résistants en compagnie des OGs sur les lieux de l'embuscade de Lus-la-Croix-Haute avec en arrière plan le bus allemand
Une semaine plus tard, 85 B17 larguèrent 1457 containers près de Vassieux. Les Allemands préparent alors une offensive de taille : pendant les 4 jours suivants, le plateau sera bombardé sans relâche. La section OG se déplacera jusque Saint Martin afin d'empêcher toute progression ennemie.
Le 19 juillet, les troupes aéroportées allemandes atterrissent sur le plateau.
Le 20, à partir de 14h00, la zone est complètement encerclée. Le lendemain verra l'assaut général de la place (dont 10.000 chasseurs alpins). Le 23, le Colonel Hervieux donnera l'ordre de dispersion.
Durant ce temps, dès le 20 juillet, nos OGs se battent près de Vassieux, à Saint Martin. grâce à leurs tirs de mitrailleuses lourdes et de mortiers, ils mirent 3 avions hors de combat ainsi que plus de 225 soldats ennemis.
Le lieutenant Meyers, opéré d'urgence de l'appendicite, sera fait capturé et terminera la guerre en Pologne.
Ses 14 coéquipiers se cachèrent alors durant 21 jours dans les bois de saint Marcellin, l'ennemi bouclant toute la région, ne se nourrissant que de quelques pommes-de-terre crues.
le 06 aout, un maquisard vint les informer que le pont de la localité ne serait plus gardé. 3 jours plus tard, après avoir évité les patrouilles et parcouru près de 40km, ils atteignent le massif de la Chartreuse au nord de Grenoble. Ils y reçurent de la nourriture et des couverture par le commandant en charge de la place, Albert Reynier. Beaucoup sont mal en point, Hoppers a perdu 16 kilos, 3 hommes sont incapables de marcher et beaucoup souffrent de dysenterie...
Après un repos bien mérité, ils atteignirent Grenoble le 24 août. Outre un rééquipement complet, ils y apprirent que ce sont 22.000 Allemands qui sont montés à l'assaut de la forteresse du Vercors. Ces Allemands pensaient avoir à faire à un bataillon complet de soldats américains entrainés, nos OGs n'étaient que 15...
Les 14 hommes de l'OG Justine à Grenoble, savourant un repos bien mérité
Petit complément vidéo sur l'OG Justine, issu du film/documentaire "au coeur de l'orage" et compilé par Gilles Guignard.
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