La 30th Infantry Division à Stavelot, 1944-2012

dimanche 16 décembre 2012

Le commencement

Débarquée du 10 au 14 juin 44 sur Omaha Beach, la 30th Division "Old Hickory" se battit principalement sur Saint-Lô et Avranches avant d'entrer en Belgique puis en Allemagne.
Le 16 décembre, l'opération allemande "Wacht am Rhein" est lancée et a pour objectif la capture du port d'Anvers, port vital au ravitaillement allié.
Le Kampfgruppe Peiper a pour objectif principal de s'emparer du seul pont sur l'Amblève pouvant supporter le poids des chars de l'offensive : le pont de Stavelot.


Joachim Peiper en 1943

Aujourd'hui, le pont de Stavelot enjambant l'Amblève...

Le 17 décembre de la même année, la 30th Division US est au repos dans la région d'Aachen. Les GIs sont mis en alerte et doivent être prêt à se déplacer car les rumeurs d'une contre-attaque dans les Ardennes enflent. Ils s’approvisionnent en effets chauds car la météo est épouvantable.
A 15h00, ils reçoivent l'ordre de faire mouvement vers Eupen. La colonne se met en route reçoit la confirmation de l'offensive allemande. La 30th, surnomée la SS de Roosevelt par les Allemands pour son courage et sa ténacité arrive en fin de journée dans les environs de Malmedy...

Un pont crucial

Le 18 décembre, Peiper et ses hommes, en passant par Baugnez et Ligneuville, capturent le pont de Stavelot et mettent en déroute le 526th Armored Infantry Battalion américain, l'unité en charge de la garde de l'ouvrage ainsi que de la ville.
Au même moment, la 30th Division prend connaissance de ses ordres : elle doit se déplacer vers Stavelot et garder le pont à tout prix. 
En arrivant sur les hauteurs de Stavelot, les hommes de la 30th constatent que le 526th n'est plus en place et que la ville est aux mains des allemands.
Une partie de la division prend position sur les hauteurs de la ville pendant que le 117th Regiment avance à travers les bois pour rentrer dans la ville...



Les hommes de la 30th Division prennent position sur les hauteurs de Stavelot et prépare une ligne de défense... Des foxholes sont creusés en lisière de forêt.

Ce GI appartient au 105th Engineer, il est reconnaissable grâce au marquage typique de son casque. Il cherche un angle de vue dégagé pour placer sa position individuelle.

Les premiers abris sont montés, les GIs en profitent pour se réchauffer et manger.

La partie Nord de la ville est rapidement libérée, mais les hommes ne peuvent avancer plus loin que l’hôtel de ville à cause du feu nourri des chars allemands.

En fait, une grosse partie de la colonne Peiper est déjà passée et est en direction de Trois-Ponts, la 30th Division ne fait donc face qu'à quelques éléments de garde et retardataires.
Ils arrivent à capturer l'entrée Nord du pont, et prennent position dans les bâtiments environnants : une base de feu de bazookas et de mitrailleuses .30 en sécurisent l'accès.
Néanmoins, des Panzergrenadiers arrivent à forcer le passage avec quelques transporteurs blindés : les hommes du 117th arriveront à les éliminer et le dernier transporteur sera détruit sur la place de l’hôtel de ville.
En fin de journée, un renfort de Tank Destroyers US arrive épauler les gars de la Old Hickory.


Malgré la situation, l'ambiance reste détendue pour les Engineers pendant que leurs compagnons du 117th sont entrain de se battre pour la ville. 

Cet homme de garde aperçoit les premières maisons de la ville.

Les Engineers profitent des derniers rayons de soleil de la courte journée pour se réchauffer avant le couvre feu.
A noter, le mix des équipements : m41, m43, blouson de tankiste, raincoat, ... tout est bon pour se tenir chaud !

L'explosion

Le 19 décembre, les Allemands repassent une nouvelle fois à l'attaque. L'infanterie et les chars parviennent une nouvelle fois à les repousser.
Pendant ce temps, l'état major donne l'ordre de faire sauter le pont. cette tâche revient au 105th Engineer battalion, plus particulièrement aux hommes du Lieutnant Leland Cofer. 


Le Lieutnant Jones et le Captain Cofer, à noter les insignes de casques !

L'unité est toujours sur les hauteurs de la ville, en réserve. Le Lieutenant Cofer part en reconnaissance avec l'un de ses hommes. Ils arrivent à garer leur jeep à quelques distances du pont et vont de maison en maison, une fois la nuit tombée, pour atteindre et étudier le pont. Alors que les échanges de tirs s’apaisent, Cofer commence à dessiner le pont : il arrive à approximer l'ouvrage grâce à la présence d'une jeep américaine détruite sur celui-ci.

Il assiste, en même temps, au duel entre un TD américain et un tigre allemand : le TD en sortira grand vainqueur !
Il reste néanmoins un problème à régler : il est impossible de placer des charges sous les voûtes de l'ouvrage, il faudra donc le faire directement sur le tablier du pont ce qui est bien moins efficace...

Cofer calcule qu'il faudra 450kg de tnt pour le faire sauter, soit 20 caisses.


Les gars du 105th ECB sentent que ça va être à leur tour d'agir et ils se préparent à jouer ce rôle crucial...
Ils en profitent pour faire un dernier repas chaud et pour tuer le temps avant que la nuit ne tombe




A 19h00, un barrage d'artillerie américain est déclenché : sous couvert de l'artillerie, 2 GMC chargés de tnt et d'hommes descendent vers Stavelot dans le silence et se garent près de l'hôtel de ville. Chaque homme portera une caisse vers le pont et la placera sur son tablier. Cofer supervise la manoeuvre pendant qu'un de ses hommes demande d'évacuer les maisons adjacentes aux derniers civiles et gars du 117th Regiment.

A 19h45, toutes les caisses d'explosifs sont empilées et Cofer fait sauter le pont. L'onde de choc a détruit les batiments proches, mais l'opération est réussie : une brèche est ouverte dans le pont et plus aucun véhicule ne peut passer. De plus, la petite unité n'a pas subi une seule perte !

Durant les jours suivants, le 105th ECB appuiera les autres unités d'infanterie dans la défense de Stavelot.
Cet Engineer est entrain de monter son bazooka à l'intérieur de son foxhole. La paille, volée dans une grange, placée au sol permet de l'isoler du mieux possible.

Cette mitrailleuse .30 placée sur la crête surplombe Stavelot. Elle pourrait s'avérer utile si les Allemands arrivaient à percer...


A la tombée de la nuit, une fusée éclairante est lancée pour éclairer les environs. Notons le montage de lancement sur le fusil M1 garand.

Epilogue

Grâce à cette détonation, la colonne Peiper est coupée du reste de sa division et tombe en panne de carburant dans les jours suivants. 
Les Allemands ont attaqué et tenté de réparer le pont de Stavelot plus d'une fois après son explosion, mais à chaque fois le 117th Regiment et l'ensemble de la 30th Division parvint à les repousser.

Le 13 janvier, après quasiment un mois de combats, le 117th est relevé par le 517th PIB. Le bataillon de parachutistes réussit à capturer entièrement la rive Sud de la ville dans les jours qui suivent.

Cette équipe bazooka improvisée du 105th ECB a été dépêchée sur le flanc gauche de Stavelot. Les Allemands y malmènent les éléments du 117th en place et des blindés ont été repéré.
Un barrage d'artillerie arrivera à repousser plusieurs assauts de l'ennemi.



The Damned Engineers ! 1944-2012

Le rôle des US Engineers dans la bataille des Ardennes a été crucial : sans la destruction des routes et ponts, il est probable que l'avancée allemande n'aurait pas pu être contenue.
C'est pour se remémorer ces évènements et surtout représenter ces hommes qu'une délégation du groupe 39-45 Histoire Vivante, accompagnée d'une autre de Rock of the Marne, s'est rendue à Vielsalm ces 14-15-16 décembre 2012.
Après avoir pris position à Salmchateau et creusé nos foxholes, nous avons participé à une reconstitution de la bataille de Vielsalm le samedi.
Le dimanche, après une soirée festive à Bastogne et avoir séché nos équipements et autres vêtements, nous avons repris le parcours de la colonne Peiper à l'envers : la Gleize puis Trois-Ponts avant d'arriver à Stavelot. Durant ce dernier arrêt, nous avons visité la ville et découvert tous les hauts-lieux de la bataille. Nous sommes en suite repartis vers Baugnez, pour visiter son prestigieux musée.


Le périple en images :


Le groupe devant son nouveau jouet, le Tigre Royal de la Gleize !

Sur la place de l'hôtel de ville de Stavelot, le groupe s'arrête à l'endroit que les Allemands n'auront pas réussi à dépasser pendant la bataille.
Une stèle rappelle ce fait d'arme au coin de la rue.


Toujours à Stavelot, toute l'équipe se recueuille et pose devant le monument commémoratif des unités américaines qui se sont battues dans les Ardennes.
La 30th Division y est particulièrement honorée pour ses faits d'armes à Stavelot.

Nous remercions l'ensemble des participants et n'avons qu'une hâte : se retrouver pour une prochaine dans la même optique et bonne humeur !

Nous remercions également l'organisation de Salmchateau pour son travail mais aussi pour nous avoir hébergé, tout particulièrement le groupe Libération de Didier Nollet.
C'est au nom de toute l'équipe et particulièrement des membres du SFLHG que nous vous souhaitons de très bonnes fêtes de fin d'année !

Photo souvenir devant la fontaine de l'hôtel de ville, qui connu les combats en 1944 et 1945.




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